1698/t-t

Musée Morat. Museum Murten. CH. 2021

Flash Expo. Espace Jean Tinguely Niki de Saint Phalle. Fribourg. CH. 2021

Une distance, deux terres. Un projet artistique entre la Suisse et l’Italie.
Eine Entfernung, zwei Länder. Ein Kunstprojekt zwischen der Schweiz und Italien.

Sur une idée de. Nach einer Idee von

Valeria Caflisch

En collaboration avec. In Zusammenarbeit mit

Francesco Balsamo

Marcella Barone

Primula Bosshard

Christiane Hamacher

Gianluca Lombardo

Laura Malerba

Isabelle Pilloud

Alessandra Schilirò

Ivo Vonlanthen

Kuratoren

Valentina Barbagallo

Valeria Caflisch

Philippe Clerc

verorten. localiser. 2022

«Nur das Meer grummelte ihm die übliche Geschichte vor, dort unten, inmitten der Fariglioni, denn auch das Meer hat kein Land, und es gehört allen, die ihm zuhören, diesseits und jenseits, wo die Sonne auf- und untergeht, oder vielmehr, in Aci Trezza hat es seine eigene Art zu grummeln, und man erkennt es sofort an dem gurgelnden Geräusch, das es zwischen den Felsen macht, in die es einbricht, und es klingt wie die Stimme eines Freundes.»

«I malavoglia» von Giovanni Verga

La terra trema / Die Erde bebt. Luchino Visconti. 1948

Drehbuch: Luchino Visconti, Antonio Pietrangeli, nach dem Roman «I malavoglia» von Giovanni Verga

La terra trema / Die Erde bebt. Luchino Visconti. 1948
Fragment aus dem Film von Jean Epstein. Le Tempestaire. 1947

Terre (s) :                   seuil                limites             bornes

Homme/femme :        ça                    moi                  surmoi

« Connaître son seuil de tolérance », « Accepter ses propres limites », « Passer les bornes », voilà des expressions que nous employons pour décrires certaines typologies de relations humaines ou d’états d’âme. Cela s’explique peut-être par le fait que, au-delà des conventions géo-politiques, de façon intrinsèque, en tant qu’êtres humains nous avons le sentiment de faire partie de notre planète et, par conséquent nous parlons de nous et de notre quotidien en utilisant un lexique emprunté à la géographie et aux relations internationales.

Pour décrire la structure de la personnalité et la relation entre inconscient et conscient, Freud hypothise trois instances – ça, moi et surmoi – dont les interractions expliquent nos comportements. En simplifiant beaucoup, la partie innée de la personnalité est le ça, qui est à l’origine du moi et du surmoi. Le ça  tend à satisfaires ses besoins immédiats ; le moi suit le principe de réalité et gère ses rapports avec son prochain ; le surmoi est composé de la conscience et de l’idéal du moi. Et le moi tient en équilibre la personnalité, en contenant l’aspiration du ça à obtenir des plaisirs immédiats et celle du surmoi à atteindre la perfection.

Christiane Hamacher et Marcella Barone ont choisi d’utiliser des moyens de communication qui leur étaient familiers – la vidéo et la photographie – pour réaliser un recueil de récits visuels. Lus ensemble, les récits de l’une et de l’autre forment une histoire unique sur les concepts de seuil, limites et bornes en termes anthropologiques et scientifiques.

Des images macro de photographies prises sous l’eau deviennent des nuanciers dont on peut apprécier la variété chromatique. Le macro devient métonymie de l’eau marine ou lacustre, des eaux siciliennes ou suisses mais devient aussi le moyen grâce auquel l’artiste dépersonnalise cet élément pour le transformer en quelque chose d’autre : pure lumière, pure couleur, pure substance. Les cinq coordonnées satellitaires indiquant le point exact où Marcella Barone a réalisé ses prises de vue sous-marines nous offrent une ultérieure clé de lecture. L’artiste déclare avoir la nécessité d’abstraire le plus possible son travail. En effet, elle réalise des sélections et des découpages d’images fixes à partir de vidéos en insérant des tracés linéaires de formes significatives et des codes.

Autre rencontre symbolique entre ces deux cultures : les drapeaux de la Suisse et de la Sicile agités par le vent et dont le mouvement crée un effet contemplatif presque hypnotique. Une installation sonore complètera cette vidéo lors des expositions finales.

L’exploration des lieux se poursuit dans le travail de Christiane Hamacher. Les images de pierres et de fragments de végétation autour du lac de Murten deviennent des pages d’archives virtuelles, révélant et découvrant des détails fondamentaux pour relier cet élément naturel à un lieu spécifique et qui, dans ce cas, deviennent aussi des détails d’identité.

Christiane Hamacher réalise aussi une vidéo où Marcella Barone, debout, tient la longue perche extensible qu’elle a utilisée pour les prises de vue sous-marines avec la caméra GoPro dans cinq lieux sélectionnés sur le lac Morat.

Dans la vidéo de Christiane Hamacher on retrouve la solennité compositive du tableau romantique de Caspar David Friedrich dont Le Voyageur contemplant une Mer de Nuages regarde un paysage symbolique. De la même façon, Christiane Hamacher, comme charmée par cette danse casuelle qui semble suivre une chorégraphie précise, regarde Marcella Barone qui, à son tour, regarde le lac de Murten en un mécanisme de regards introspectifs et extérieurs.

Comme dans un jeu de boîtes gigognes, chaque travail contient le travail suivant et peu importe qui est l’auteur car ces deux artistes ont été en mesure d’opérer une fusion et de créer un unique grand travail qui raconte leur rapport de connaissance personnelle et leur façon de connaître le lieu où elles ont été reçues et la culture qui les a accueillies.

Valentina Barbagallo. Catania. IT

Texte Katalog

Katja Kauer. Universität Tübingen. D

Guido Nicolosi. Università di Catania. Many thanks for your impressive book:

Lampedusa

Les damnés de la mer

Editeur : Editions De L› Aube

Collection : MONDE EN COURS

Sibylle Omlin. Website

Eliane Brügger Jecker. Psychologue spécialiste en psychothérapie FSP. Fribourg. CH

Loïse Bilat. Enseignement en Communication à la HEP Fribourg