Foulards en soie. Lac de Morat


Avec le début du lockdown en Suisse le 16 mars 2020, je me rends chaque soir à peu près à la même heure au lac de Morat. Toujours au même endroit, sur la plage, je prends une photo avec mon téléphone portable, un portrait du lac. Un journal visuel est en train de naître. Je partage les photos avec mes connaissances et mes amies.

Signe personnel de solidarité en cette période extraordinaire, l’envoi de ma photo de portable est devenu le déclencheur de dialogues médiatiques surprenants :
La compositrice Brigitte Dietrich enregistre le son ambiant à l’endroit où elle se trouve dès qu’elle reçoit la photo. Ce sont des impressions de Berne, Liebefeld. Primula Bosshard, photographe, les fixe à Fribourg avec son appareil photo. Gila Kolb à Kassel, médiatrice artistique, photographie le ciel de sa ville. Bettina Ezbidi, violoncelliste, filme la vallée près de Ramallah, en Palestine, depuis son balcon. Je reçois des images quotidiennes de la mer et des vidéos de montagnes de l’artiste Marcella Barone de Catania, Sicile. Françoise Emmenegger, artiste, à Belgrade, Serbie, immortalise l’isolement pendant la pandémie dans cette ville.

Le lockdown-archive.ch s’est développé à partir de ces réactions et d’autres. L’objectif est une réflexion commune, des changements de cap urgents et de nouvelles options d’action pour la période suivant la pandémie.

Les approches artistiques peuvent saisir un instantané du monde, d’un état que nous n’avons pas encore pénétré. Pour ce faire, je me base sur une approche conceptuelle qui place l’archivage de la différence et de la multiplicité au centre. Le fait de se situer sur le site Internet permet de collaborer et de réagir à la situation, avec des moyens créatifs et documentaires.

Une approche qui permet de tisser des liens et des rapports toujours nouveaux. Des liens se tissent entre l’individuel, qui semble clairement délimité et unique, et l’univers de l’autre. Ensemble, nous pouvons réfléchir sur le monde, nous arrimer à nos expériences, nos peurs, nos points de vue et nos visions. Cela nous aide à rendre visible l’extraordinaire.

L’archive, une approche qui permet l’ambiguïté et les contradictions et qui intervient en quelque sorte pour ordonner. Les positions des artistes* et des participants reflètent l’originalité et encouragent à continuer à échanger des images pour faire avancer le discours sur l’avenir de l’anthropocène.
Mes photos du lac de Morat prises avec un téléphone portable, fixées de manière fragile sur des foulards en soie, sont accompagnées de la date de l’instantané. Elles jouent le rôle de réceptacle temporel de la situation particulière qui perdure. En tant que peau textile, le lac se lie soudain au corps : le fin tissu de soie enveloppe, est à la fois une consolation, une protection et une menace.

Les foulards en soie peuvent être commandés par e-mail.

Motives et prix

Foulards aus Seide. Murtensee

Mit Beginn des Lockdowns in der Schweiz am 16. März 2020 gehe ich jeden Abend ungefähr zur gleichen Zeit an den Murtensee. Am immer gleichen Ort  am Strand mache ich ein Handyfoto, ein Portrait vom See. Ein visuelles Tagebuch ist am Entstehen. Die Fotos teile ich mit meinen Bekannten und Freund*innen. 

Als ein persönliches Zeichen der Verbundenheit in der ausserordentlichen Zeit wurde mein Handyfoto-Versand zum Auslöser von überraschenden medialen Dialogen:
Die Komponistin Brigitte Dietrich nimmt den Umgebungston an ihrem jeweiligen Standort auf, sobald sie das Foto erhält. Es sind Eindrücke aus Bern, Liebefeld. Primula Bosshard, Fotografin, hält diese in Fribourg mit ihrer Fotokamera fest. Gila Kolb in Kassel, Kunstvermittlerin, fotografiert den Himmel über ihrer Stadt. Bettina Ezbidi, Cellistin, filmt das Tal bei Ramallah, Palästina von ihrem Balkon aus. Tägliche Bilder vom Meer und Videos von Bergen erhalte ich von der Künstlerin Marcella Barone aus Catania, Sizilien. Françoise Emmenegger, Künstlerin, in Belgrad, Serbien, hält die Isolation während der Pandemie in dieser Stadt fest. 

Aus diesen und weiteren Reaktionen ist das lockdown-archive.ch gewachsen. Ziel ist ein gemeinsames Nachdenken, drängende Kursänderungen und neue Handlungsoptionen für die Zeit nach der Pandemie.

Künstlerische Herangehensweisen können eine Momentaufnahme von Welt festhalten, von einem Zustand, den wir noch nicht durchdringen. Dabei gehe ich von einem konzeptionellen Ansatz aus, der das Archivieren von Differenz und Vielförmigkeit ins Zentrum stellt. Die Verortung auf der Internetseite ermöglicht Mitarbeit und Reagieren auf die Situation, mit gestalterischen und dokumentarischen Mitteln.

Ein Ansatz, der erlaubt, Verbindungen und Zusammenhänge immer wieder neu zu knüpfen. Verbindungen wachsen zwischen dem Individuellen, das klar abgrenzbar und einzigartig erscheint, mit dem Universum des Anderen. Gemeinsam können wir Welt reflektieren, andocken an unsere Erfahrungen, Ängste, Sichtweisen und Visionen. Das hilft uns, das Ausserordentliche sichtbar zu machen. 

Das Archiv, ein Ansatz, der Mehrdeutigkeit und Widersprüche zulässt und gleichsam ordnend eingreift. Die Positionen der Künstler*innen und Mitmachenden spiegeln Eigenwilligkeit und machen Mut, weiter Bilder auszutauschen, um den Diskurs um die Zukunft des Anthropozäns voran zu treiben. 
Meine Handyfotos vom Murtensee, fragil auf Seidenfoulards fixiert, sind mit dem jeweiligen Datum der Momentaufnahme versehen. Sie übernehmen die Rolle eines Zeitgefässes für die andauernde, besondere Situation. Als textile Haut verbindet sich der See plötzlich mit dem Körper: Der feine Seidenstoff hüllt ein, ist  Trost, Schutz und Bedrohung zugleich. 

Die Seiden – Foulards können per Mail bestellt werden.
c.hamacher(at)bluewin.ch

Motive & Preise